Presse

« L’esprit d’aventure avec le TrioPolycordes
Entre volée de cloches, rouages de la mécanique, résonances mêlées et poésie de l’écoute, c’est un florilège de sonorités qui nous est proposé, mettant à l’œuvre les capacités multiples des cordes pincées, mais aussi filtrées, bloquées, glissées, bruitées, que génèrent les techniques de jeu étendues sur les trois instruments. François Rossé les sollicite dans Wild strings (Cordes sauvages), une pièce inventive et pleine de fantaisie qui forge un son original et suscite les courbures de la danse et la voix des interprètes. L’intention est plus évocatrice et poétique dans Chants de l’Éther (Livres I et II) de Fabien Touchard dont on retient surtout les sonorités détempérées de la harpe en quart de ton et ses inflexions pleines de charme (Selamanya du Livre II)) tandis que Littoral est dominé par le son chaud de l’oud dans les mains de Florentino Calvo. Dans Un rêve de Pythagore, Anthony Girard fait dialoguer les registres, modifiant les configurations instrumentales dans une utilisation très égalitaire des trois instruments. Ils empruntent, chacun à leur tour, le profil du mode mélodique au parfum archaïque qui traverse toute la composition. Clockworks (Rouages), de Fabien Cali est conçu au format des Alla Breve/Création mondiale de France Musique : cinq miniatures liées aux mécanismes de l’horlogerie, favorisant le mouvement circulaire (Émergences) et les effets bruités via les cordes bloquées. Nocturne fait lever les yeux vers la constellation, mêlant poétiquement les trois sources sonores délicatement bruitées.

D’Édith Canat de Chizy, Bells (Cloches), dont les sonorités racées nous enchantent, décline cinq types de sonneries campanaires, avec leur résonance singulière, leur timbre et leur forme de mouvement : les sonorités se relaient et les boucles fonctionnent dans Carillon qu’anime un mouvement cinétique. Irisation d’une note répétée, pizzicati glissés et rasgueado de la guitare dans Tintement. Le timbre est plus métallique, la harpe zingue et une pluie de sons brefs emplit l’espace dans Tocsin. Volée ainsi que Glas convoquent le mandoloncelle (tessiture du violoncelle) et son grain profond. Les strates rythmiques se superposent dans Volée tandis que la harpe ressasse un même motif dans Glas où les sonorités tressées finissent par se perdre dans le lointain.
No limits pour ces musiciens aussi aventuriers que virtuoses, ouverts à toutes les propositions instrumentales et guidés par l’imaginaire vagabond des compositeurs de l’album. »
Michèle Tosi, Resmusica, novembre 2022

« Le TrioPolycordes nous revient avec sept oeuvres contemporaines interprétées avec intensité et une juste mesure que l’on pourrait nommer élégance. Une pincée de ciel d’Alexandre Markeas lance des boucles giratoires de cordes revenant sur elles-mêmes dans des mouvements particulièrement opératoires avec la sonorité de la mandoline, la harpe et la guitare. Le compositeur s’inspire de « la frénésie statique » du poète Gherasim Lucas pour construire ces enchevêtrements de micro-polyrythmie qui deviennent eux-mêmes de saisissants effets poétiques. Tres Cantos a Pandora de Luis Naon place Mareike Schellenberger au centre d’un dispositif éclaté où le trio à cordes pincées l’accompagne, interprétant un texte de José Tono Martinez que le compositeur narre aussi en récitant lointain. TCP17 de Bruno Giner construit un univers virtuel raréfié, fait de résonnances, de rythmes disparaissant, une belle épure introduisant une énergie pulsée dans une profondeur réflexive. Sixty-One Ropes Shibari de Sylvain Kassap, fameux saxophoniste et clarinettiste de jazz, fait un pas de côté vers un groove décharné, tout en tressant une atmosphère raffinée dans un dépouillement ciselé. La Caja de Pandora de Michèle Reverdy fait revenir Mareike Schellenberger pour une partie vocale comme issue d’un opéra imaginaire, la voix étant le domaine d’élection de la compositrice, le TrioPolycordes servant d’écrin pour la mezzo. »
Romaric GERGORIN, in Classica, Juin 2018  

« Compositeur méconnu récemment disparu, Frédérick Martin laisse une musique qui explore des possibilités instrumentales transgressives pour construire des mondes autosuffisants, guère connotés aux tendances musicales actuelles, tout en se plaçant à la pointe de l’expérimentation. Cette monographie du Trio Polycordes, consacrée à son répertoire pour cordes pincées, révèle des palettes sonores cristallines et boisées au service de saynètes poétiques tranchantes. Honor, Gradus, Dignitas, sont des pièces luxuriantes s’inspirant du serment des chevaliers médiévaux revu par un compositeur qui adjoint l’énergie brut du rock à son langage très ouvragé. Les Bonnes Pensées, triptyque primesautier pour mandoline, porte haut l’art narratif de Frédérick Martin, qui encapsule une multitude d’affects dans des pièces à la virtuosité instrumentale jamais gratuite, toutes rancontant une histoire sans pathos. Downland’s box comprend une transcription de The Lord Viscount Lisle, His Galliard de John Dowland, à laquelle s’ajoutent deux autres adaptations de Downland prolongeant cette extrapolation du compositeur anglais par des parties solistes et une teinte blues et jazz bienvenues. Martin réussissant à findre en une matière harmonieuse ses diverses sources. Après un intermède pour guitare rafraîchissant, Twisted Lullaby, un ambitieux hommage à Fausto Romitelli, Scritta di Fausto, pousse l’expressivité des cordes dans une succession de médiations très concrètes où des mesures blues font soudainement leur apparition à côté de sinuosités vertigineuses. Ce recueil habité par une concentration extrême se conclut par une évocation de la compositrice Galina Ivanovna Ustvolskaya, à travers une continuité apaisée, baignée d’une irrésistible douceur du fait musical, mais résolument profuse et musarde. »
Romaric GERGORIN, in Classica, 2017

« Intime de Frédérick Martin (1958-2016), le TrioPolycordes a eu la bonne idée de faire (re)découvrir la musique de leur ami disparu trio tôt, en rassemblant six de ses partitions. A la fois tendre et tourmenté, le style du compositeur se niche peut-être entre une enfance passée en Afrique, une passion pour Chostakovitch et un passé rock, dont la trace subsiste dans un ouvrage consacré au Black Metal (…). Honor, Gradus, Dignitas, destiné à une mandoline, une guitare et une harpe (1999) dont le titre dérive du serment prononcé par les chevaliers, au Moyen-Âge, nous plonge dans le vertige bien caractéristique de son écriture, à la fois tendue (Honor) et éruptive (Gradus), comme des joutes chorégraphiées. Déconstruction osée d’une gaillarde de Dowland, don Dowland’s Box (2002) pulse avec l’énergie renouvelée d’un blues rock, tout en préservant la délicatesse originelle. Plus encore, Ustvolst se veut « un hommage inversé » (Martin) à la Saint-pétersbourgeoise Galina Ustvolskaya (1919-2006) – élève de Chostakovitch dont le style âpre résonne comme un coup de marteau -, avec le velouté d’un trio « homogène » constitué par la mandoline, la guitare et la harpe. Cela n’empêche nullement l’oeuvre de se contorsionner sous des rythmes étranges, sombres et désarticulés, restitués par le jeu vif et flexible du TrioPolycordes.» 
Franck MALLET, in Musikzen, 15 juin 2017


« D’aucuns construisent alors de subtils engrenages, qu’on examine avec le plus grand intérêt dès qu’un grain de sable vient les enrayer. D’autres imaginent des vies minuscules, faisant bruire le lieu du concert d’une infinie d’élytres. D’autres encore travaillent sur les énergies d’attaque, spéculent sur les ambiguïtés qui existent entre les trois cordes pincées, cherchent à construire un instrument tricéphale… » 
Dominique DRUEN

« Un disque aux sonorités enivrantes [… ] pas moins de six compositeurs à l’affiche [… ] la musique de chambre est un terrain privilégié des compositeurs d’aujourd’hui. »

Franck MALLET, in Le Monde de la Musique, novembre 2003

« [… ] Les instruments à cordes pincées sont admirablement traités et on se laisse emporter avec plaisir dans le discours musical…ce trio s’unit dans des pièces ingénieuses, passionnantes et inventives [… ] »

Anne RICQUEBOURG, in Bulletin de L’Association Internationale des Harpistes, été 2003

« [… ] Crée de toutes pièces, l’association de ces trois instruments, génère des sons nouveaux et originaux tout à fait intéressants… Magnifique page musicale, interprétée avec émotion et réalisme par ce trio de choc [… ] »

in Guitare Classique, juillet-août-septembre 2001

« Avec ce premier enregistrement, le TrioPolycordes, présente les deux principales œuvres existant pour sa formation et deux autres composées récemment pour lui. Il y a une superbe qualité de jeu et une réjouissante richesse sonore tout au long du programme [… ] Ce CD conjugue originalité et vraie qualité. »

Caroline DELUME, in Les cahiers de la guitare, avril-mai-juin 2002

« [… ] La chose est unique : le TrioPolycordes marie mandoline, guitare et harpe [… ] C’est bien joué, avec précision et tendresse [… ] »

Jean VERMEIL, in Répertoire n°148, juillet-août 2001