50/50 : Janis Joplin/Jimi Hendrix

TEASER / Vidéo de présentation

Des compositeurs d’aujourd’hui, des transcriptions et orchestrations pour huit voix et trio de cordes pincées pour rendre hommage et célébrer un des plus grands moments de l’histoire de la musique populaire : le Festival Woodstock.

8 voix a cappella et un trio de cordes pincées pour évoquer Woodstock, mêlant créations et expérimentations contemporaines et transcriptions, des grands titres qui continuent de fasciner aujourd’hui encore, de Jimi Hendrix à Janis Joplin, de Joe Cocker à Country Joe McDonald…

Deux compositeurs (Fabien CaliClaude Barthélémy) et deux compositrices (Justina Repeckaite / Carol Robinson) croisent aujourd’hui leurs visions (entre souvenirs et représentations), d’une époque révolue mais au combien présente, si loin, si proche.

Une soirée « prémices » du projet, Tribute to Jimi Hendrix & Janis Joplin, a eu lieu le 27/11/21 à la Cave d’Argenteuil avec des créations de Carol Robison (Are you… pour guitare et 3 voix d’hommes) et Fabien Cali (Flammes, pour mandoline et deux voix de femmes).
En collaboration avec les classes de cordes pincées, de musiques actuelles et d’art dramatique du CRD d’Argenteuil et Claude Barthélémy. 

Musiciens : 
Sandrine Chatron, harpe 
Florentino Calvo, mandoline 
Jean-Marc Zvellenreuther, guitare
4 chanteuses et 4 chanteurs du choeur Sequenza 9.3 (voix mixtes a cappella)

Avec le conseil artistique de Jean-Yves Labat de Rossi, alias Mister Frog (Utopia).

WOODSTOCK, 1969…
Aout 1969, le Festival de Woodstock réunit un demi-million de personnes venues entendre et célébrer trente-deux groupes et artistes de la scène folk, rock, soul, blues.
Joplin et Hendrix s’y produisent les 16 et 18 août, ils ont vingt-six ans, il leur reste à peine plus d’un an à vivre, et ils deviendront les icônes de toute cette période et de la jeunesse.
La ville de Woodstock deviendra alors durant plusieurs décennies un lieu de création et production musicale très actif.

AUJOURD’HUI…
Plus de cinquante ans plus tard, le Festival de Woodstock est devenu un mythe, symbole et emblème d’une époque, d’une génération. La voix électrique de Janis et la guitare saturée de Jimi continuent de nous bouleverser et de nous interpeller.
C’est du rock, du blues, mais cela pourrait être aussi du Flamenco, du Puccini, du Dowland… cela nous touche au plus intime.
Réunir le TrioPolycordes (une mandoline, une harpe, une guitare) et l’ensemble vocal Sequenza 9.3 (4 voix d’hommes, 4 voix de femmes, une cheffe d’orchestre), formations aux antipodes des décibels des basses, batteries et guitares électrique du rock pour convoquer, interroger, transposer et transfigurer le mythe de Woodstock : tel est le propos, la pari et la gageure de 50/50. Le pari d’en dépasser la temporalité pour en extraire l’essentiel et l’universel : l’éternelle jeunesse ?

Programme

  • CRÉATIONS
    Fabien Cali (1982 -) – Voodoo, Sun & Rainbows
    Carol Robinson (1956 -) – Can You See
    Claude Barthélémy (1956 -)  Le Rêve des Cigales, Totem Blues et Les Temps Thermiques
    Justina Repeckaite (1989 -) – Cri (titre provisoire)
    Avec bande électroacoustique construite à partir de sons d’archives de l’époque
  • ARRANGEMENTS (par Fabien Cali, Carol Robinson et Claude Barthélémy)
    Joe Cocker : With A Little Help From My Friends – Tutti (FC)
    Jimi Hendrix : Little Wing – Tutti (FC)
    Country Joe : Feel like I’m Fixin’ to Die – 4 hommes et mandoline (CR)
    Grace Slick & Jefferson Airplane : White rabbit – 4 femmes, guitare & harpe (CR)
    Jimi Hendrix : Up From the Skies – Tutti (CB)
    Janis Joplin : Mercedes Benz – Voix a cappella (CB)
    Scott Mckenzie : San Francisco – Tutti (CB)

Extraits audios (répétitions)

Avec le souci de distinguer, de démêler la réalité du mythe, un travail est menééavec Jean- Yves Labat de Rossi, dit « Mister Frog », afin de mieux comprendre tous les excès de cette époque musicale. Ce pionnier de l’électroacoustique s’exile aux Etats-Unis à la fin des années 60 et débarque à Woodstock, où il y passera dix ans. Il y côtoie les plus grands musiciens de son époque et devient lui-même une Rockstar.

Cette volonté de faire la part des choses entre le mythe et l’héritage s’incarne dans un projet paritaire : 50/50.

Porté par deux compositrices et deux compositeurs de deux générations différentes (Carol Robinson, Justina Repeckaité, Claude Barthélemy et Fabien Cali) et servi par une parité totale de ses interprètes (quatre voix de femmes, quatre voix d’hommes, une cheffe, une harpiste, un mandoliniste et un guitariste), ce concert met à parts égales la création et la relecture de grands titres de l’époque et unit de manière inédite deux formations musicales (Sequenza 9.3 et le TrioPolycordes), tout en plaçant en son centre deux personnalités emblématiques (Janis Joplin et Jimi Hendrix) entourées d’autres figures incontournables de l’histoire du Rock.

Création et tournée

– Jeudi 9 mars, L’Arc, Scène nationale du Creusot
– Mardi 14 mars 2023, Chapelle Corneille de Rouen
– Jeudi 16 mars 2023, Collégiale Saint-Martin d’Angers
– Vendredi 24 mars 2023, Auditorium d’Eybens
– Mercredi 12 avril 2023, Gennevilliers
– Vendredi 14 avril 2023, Barcarolle de Saint-Omer
– Dimanche 23 juillet 2023, Sur le canal de l’ourq (extraits)

Notes d’intention

CAROL ROBINSON 
Quelque part entre un timbre et un cri, un riff et une plainte, Janis et Jimi sont entrés en nous pour toujours, inébranlables. C’était une époque, les années 70, où tout semblait possible, et puis arrive la vérité acérée de Jimi et Janis, eux qui osaient tester des limites, qu’on laissait tout tenter à notre place, fascinés. J’étais jeune, trop jeune, dans ce monde bien propre de l’American Dream pour avoir la moindre idée d’où pouvait sortir une émotion pareille, mais Janis et Jimi, avec leurs sons inconnus, incongrus, incompris et intrigants, me laissaient entrevoir un monde plus trouble, plus dangereux…
Et maintenant, cinq décennies plus tard, est-ce que les épreuves de 2020 vont nous permettre de retrouver cette urgence sans artifice, sans façade, ce fond essentiel ? Je crois que oui. C’est inévitable. Le projet 50/50 avec les voix audacieuses et les cordes pincées incisives serait pour moi, non seulement un hommage à deux immenses créateurs, mais aussi une transposition de leur expression dans notre présent.

FABIEN CALI
Jusqu’a l’adolescence, j’ai  été  ce que Nadia Boulanger appelait un « dormeur ». Une passion pour la guitare électrique, le blues, le rock ou encore le metal m’a sorti de manière très inattendue de cette torpeur et m’a finalement mené  jusque ma vie artistique d’aujourd’hui. Après le fourmillement intellectuel des études, le recul et l’expérience me ramènent vers ces musiques et ces artistes qui m’ont portés depuis le début pour intégrer leurs influences dans mon travail de compositeur. Et parmi ces artistes il y a bien sûr Janis Joplin et Jimi Hendrix. Au-dela de la richesse du répertoire qu’ils ont su créer, ce qui me touche de manière sensible c’est avant tout leur rapport au son, au phrasé, le spontané, le jeu, l’imprévu mais surtout l’énergie brute, sans détour. Tout cela est au cœur de ma démarche et j’espère pouvoir aller encore plus loin au contact des artistes présents dans ce projet. Autour de textes méticuleusement choisis, la palette de sonorités offerte par Sequenza 9.3 et le TrioPolycordes est telle que les possibilités semblent difficilement épuisables. Les aspérités et le piquant des cordes pincées sont a mon sens parfaitement complémentaires a la souplesse et la densité de l’ensemble vocal. Plus qu’un hommage il s’agira pour moi de créer un moment de musique personnel, puissant et dans lequel les ombres de nos deux icônes navigueront librement.

CLAUDE BARTHELEMY
Janis, Jimi, Jimi, Janis….ces deux figures sont devenues de telles icônes que l’on a tendance a oublier qu’elles sont d’abord de grands professionnels, ce qui n’est que la moindre des choses, mais surtout d’immenses arpenteurs du Blues, genre fondateur dont toutes les musiques dites populaires d’aujourd’hui en occident sont issues, a commencer par le Jazz, et le Rock. Je voudrais souligner aussi leur intelligence, remarquable dans les paroles d’Hendrix, pas vieillies ni datées aujourd’hui, et dans le choix avisé de ses accompagnateurs par Joplin, ses enregistrements témoignant d’une perfection de l’interprétation pas si fréquente parmi les disques de cette époque, c’est selon moi un signe marquant, savoir s’entourer est un talent indispensable. Il sera donc d’abord question de Blues, c’est-a-dire une manière plus qu’une norme, de truculence, d’humeurs multicolores, j’espère d’humour, et d’émotions bouleversées. « Oh Lord ! Would you buy me a Mercedes Benz… »

A propos du Rêve des Cigales : (suivi de « Totem Bleu » et des « Temps thermiques »)

À priori il ne semble pas évident d’évoquer Woodstock, Janis Joplin et Jimi Hendrix avec une formation de huit chanteuses et chanteurs lyriques et d’un trio acoustique composé d’une mandoline, d’une guitare et d’une harpe.
En effet, la période était marquée par l’électricité, le bruit derrière la fureur de la guerre au Vietnam; l’évocation de l’hymne américain par Jimi Hendrix renvoyant à la musique concrète, un travail brut sur le son, plus qu’au blues.
Mais, cinquante années plus tard, les zadistes, les participants aux raves sauvages et le modus vivendi de certaines troupes de théâtre de rue présentent bien des similitudes avec le public de Woodstock, par l’esprit de tribu, l’appétit pour un retour au primitivisme, teinté étrangement d’un mysticisme vaguement orientaliste, la pluie, l’orage, la boue, le niveau sonore paroxystique …
M’est venue l’idée d’un groupe d’amis errant en forêt à l’issue d’une longue rave party, passablement défaits, qui rencontrent les instruments du trio, dont ils décident en premier lieu d’en faire un feu.
Puis, se ravisant, ils se prennent à « jouer à Woodstock » en version feu de bois, en s’en riant gentiment….
On se rappellera que l’Homme a marché sur la Lune un mois avant le Festival de Woodstock, et que « 2001, Odyssée de l ‘espace », de Stanley Kubrick, est sorti l’année suivante, avec le fabuleux « Lux Aeterna » de Györgi Ligeti dedans.
Et que l’héroïne, ramenée par les vétérans du Vietnam, a fait des ravages en cette période, tuant nombre de jeunes et, parmi ceux-ci Janis et Jimi, Jim Morrisson, premiers membres du fameux Club des vingt-sept, tous partis à cet âge.
En somme les cigales se trouvèrent fort dépourvues lorsque l’héroïne fut venue.
« Le rêve des cigales » évoque tout cela.

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